Question d’éthique : Humains Actifs ou Actifs Humains?

Dans les tendances de l’évolution du droit exposées par le Professeur Lokiec (voir mon billet du 5 septembre 2009), il s’agit de l’individu actif donc de l’Humain Actif.

Depuis quekques années certaines directions des ressources humaines se complaisent à mettre en avant les aspects comptables de leur mission, appliqués à l’homme. Ils parlent alors d’Actif Humain.

C’est d’ailleurs un terme sans intérêt, qui, en réalité  n’est utilisée qu’à des fins inavouables exposées ci-dessous. Ses partisans essaient de la subtituer à la notion de Capital Humain qui affirme très clairement et sans équivoque la valeur des individus dans une entreprise. Certes, tant qu’il s’agit de la gestion et de la valeur apportée par les hommes à toute organisation, on ne peut guère faire de reproche à l’usage de ce terme.

Malheureusement, les évènements tendent à montrer que de plus en plus certains gestionnaires avancent aujourd’hui l’idée de Passif Humain, expression horrible car la question qui suit est bien entendu:

— « Comment se débarasser de ce passif? »

On essaie bien de liquider le passif financier! En évidence, de là à suggérer que tous les moyens sont bons… il n’y a qu’un pas, parfois rapidement franchi!

Par ailleurs, sur le plan comptable, Passif Humain ne veut strictement rien dire! Sur le plan de l’éthique et de la morale ce type de propos est tout à fait blâmable. Sur le plan du Droit, selon le contexte, il pourrait être condamnable.

Sur plan sociotechnologique, dans le processus continu d’automatisation des machines, l’humain est souvent perçu comme le maillon faible d’un système, ce qu’il est réellement du point de vue de sa résistance aux conditions extrêmes, surtout quand il est embarqué comme pilote dans ledit système .

Ces deux tendances, management à la limite de l’acceptable d’une part, robotisation de l’autre, mènent inéluctablement à la déshumanisation de nos sociétés.

Mais, ce qui différencie ces deux démarches, c’est que dans les évolutions technologiques, l’homme conserve sa primauté, son rôle irremplaçable de tête pensante; dans l’autre cas, il y a négation de l’humain, l’individu social est purement et simplement détruit, voire poussé a son auto-destruction!